Citation

" La réalité c'est ce qui continue d'exister lorsque l'on cesse d'y croire"



Philip.K Dick







dimanche 16 novembre 2014

15/11/2014

Fiona n'arrête pas de pleurer sans arrêt. Les bruits m'agressent et me déconcentrent. Je me suis enfermée dans ma chambre au chaud dans mon lit et j'ai tiré les rideaux. L'ampoule de ma chambre est enfermée dans une cage dont la porte est ouverte, elle reflète les barreaux sur tous les murs.
Je ne me sens pas enfermée.
Je me sens en sécurité.

J'ai mis des boules quies pour réduire le bruit et ne plus rien entendre , pour parvenir à me détacher de leur présence et ne pas me sentir menacée. Je sais qu'ils ne me feront pas de mal, c'est ma conscience qui est encore sur la défensive et aux agués après tout ce qu'on m'a fait.
C'est instinctif ce n'est pas fou.Il faut que je me calme et que je cesse de prendre les erreurs des autres comme une attaque personnelle, je sais très bien que ce n'est pas le cas.

Je prends conscience des choses beaucoup trop vite et je n'ai pas encore eu le temps de m'habituer a l'impact que cela peut avoir sur moi. Je ne vois pas tout mais j'ai conscience de beaucoup plus de choses que les gens qui m'entourent et ce qui n'a pas d'importance pour eux peut en avoir énormément pour moi. Je ne sais pas encore quoi faire pour me protéger de ça puisque j'en tire pour le moment plus de mal que de bien. Il y a tellement de choses qui me semblent évidentes et qui ne le sont pour personne.

Je lis " l'existentialisme est un humanisme" de Sartre.
Sa philosophie, celle de Kierkegaard et de Nietzsche m'avait beaucoup aidé cet été à l'hôpital pour rétablir un équilibre dans ma pensée et identifier ce qui n'allait pas dans mon raisonnement et ce qu'il fallait que je change. J'en avais juste lu de brefs résumés et apparemment ce que j'ai continué  a comprendre par moi même depuis ,semble suivre le fil de sa théorie et rejoindre ses idées. A chaque fois je souligne ce que nous concluons et voyons en commun.

Je pense que je raisonne bien, mais ma sensibilité est tellement accrue qu'il me faut un peu de temps pour reprendre le contrôle. C'est un peu comme quand vous appuyez très fort sur la peau à un endroit: quand vous cessez d'appuyer il y a une petite marque qui reste un instant le temps que le sang se remette à circuler correctement. C'est un peu ça. Une sorte d'écho qui va s'estomper , il me faut juste du temps.

La faim

J'ai mangé du poisson, je sais qu'il faut que je mange au moins un peu, j'ai mes règles et n'ai mangé qu'un repas depuis mardi. L'épuisement et la fatigue auront raison de moi si je ne fais rien.

Et pourtant la faim soulage tellement la peine. La faim du corps , le besoin d'alimentation s'il n'est pas satisfait ,si il est ignoré, semble chercher une compensation dans mon esprit. La faim , le besoin de nourriture créé un vide, un manque à combler, un espace libre dans mon esprit , qui cherche a se remplir. Et ce besoin là , cette nécessité, est plus forte que ma peine, car ce qui créé ce besoin là est bien plus élémentaire, plus basique et plus instinctif. Il a appartement la priorité sur mes pensées.

Si je mange, je nourris ce besoin là, il ne devient plus nécessaire , disparait , et ma peine et ma douleur reprennent le dessus.