Citation

" La réalité c'est ce qui continue d'exister lorsque l'on cesse d'y croire"



Philip.K Dick







vendredi 12 novembre 2010

Ce soir j'écris.


Je ne sais pas si je saurais m'exprimer sur ce sujet un autre soir que celui là. Ce soir je suis à vif, je suis plus râpée que de l'emmental, faut reconnaître que je me suis bien décapée la gueule et le foi ces derniers jours , j'ai bien fait raquer mon corps c'est pour ça, au bout de 7 jours c'est la couche de la sensibilité que j'entame, elle est bien planquée celle là t'as vu, il me faut une semaine pour l'atteindre et il me suffira d'une nuit , une seule et unique, de repos, pour ne plus y avoir accès. Mais après je n'aurais plus les mots, ça ne sortira pas, ça restera là quelque part entre ma gorge et mes tripes, mon coeur et mes doigts puisque je ne serais pas assez épuisée pour tout lâcher. J'ai de sacrés remparts ouais,trop hauts à escalader tu risques de te rétamer méchant, trop épais pour les défoncer tu t'y éclaterais la gueule, tu t'y dévisagerais. Moi même je ne m'y risque pas alors qui pourrait prétendre y parvenir?

Ce soir je me sens puante de faiblesse, je me sens humaine, alors j'écris avec des mots humains, des mots d'une conasse de 21 ans qui a besoin de se torcher la gueule et de s'épuiser à bloc à coup de fêtes et de beuveries pendant une semaine jusqu'à se retrouver sur l'os de ses genoux pour voir ce qu'elle a à ses pieds et effleurer sa sensibilité. Ça y est je la tiens entre les doigts ce soir, je ne la laisserais pas s'échapper, ça se fait toujours la malle ces choses là: les émotions. Alors je les menotte ,je les crochète , les plaque au sol avec des mots, oui je les nomme, pour mieux les saisir, tenter de les maîtriser et qu'est ce que ça peut être humain ça, de nommer les choses pour y appliquer une sorte de pouvoir ,on nomme ce qui ne s'explique pas pour éviter d'avoir la trouille d'être possédé par ce que l'on ne comprend pas, ces choses qui n'ont pas de noms on les a appelé religion.Moi je n'ai pas de religion, c'est peut être pour ça que je suis paumée, parce que je laisse ce chaos innommé.Qu'est ce que j'en fais?

Elle vit à 100 à l'heure, elle a même oublié l'existence du mot "s'arrêter", elle n'est jamais rassasiée,elle n'en a jamais assez, rien ne lui suffit. Elle s'enivre tous les soirs, change de mec dans son lit comme de culotte le matin, ne s'attache à rien de peur d'être retenue, ou ralentie, elle court, elle court vite , très vite pour ne pas être rattrapée, elle ne vit pas bon sang ,elle fuit.Elle boit son café brûlant et s'ébouillante dans son bain, elle n'a pas la patience d'attendre cette fille là alors elle n'attend pas, elle n'attend rien, elle n'attend personne. Il faut lui courir après , toujours la rattraper, mais les gens ne s'emmerde pas avec ce genre de cas, alors elle les plante là tous un par un puisqu'ils ne sont pas foutus de comprendre qu'il lui est impossible de s'arrêter  qu'elle court à s'essouffler, à s'étouffer, elle se décape les poumons jusqu'au goût de sang sec et froid dans la gorge à force de s'arracher de l'air qui vient de moins en moins, elle se déchire les muscles , tire sa peau trop étroite à tel point que parfois le matin elle a l'impression qu'elle se décollerait bien de son visage.

Elle avance vous me direz, mais moi je vous dis un peu trop, comme un enfant qui grandit trop vite et butte avec ses pieds trop grands.Elle ne maîtrise pas plus ce qu'elle vit qu'un nouveau né ne maîtriserait ta ps3. Elle finit par ne plus comprendre et bousculer tout sur son passage, elle envoi tout valdinguer sur le bas côté sans même s'excuser. Qui l'entendrait? Elle ne prend plus même la peine d'esquiver ou de contourner , pas le temps pour ça, PAS LE TEMPS POUR ÇA. Elle fonce dans le tas, se prend pour un rugbyman sans en avoir la carrure tant pis pour l'usure.

Parce que putain, c'est beau l'usure, un corps décharné, une âme rouillée, un cerveau lacéré, des os rongés, c'est fascinant l'usé. Moi j'y vois tout, un peu comme dans un vieux grenier poussiéreux blindé jusqu'à la toiture, on y a tellement plus à voir que dans un carré déco Ikea vous n'êtes pas d'accord avec moi? Est ce que j'ai tort? Je ne crois pas.J'ai toujours aimé le foutoir, le bordel, parce que putain j'y vois la vie.

Mais ça court plus vite qu'elle , ça la rattrape. Elle fume sa clope à la fenêtre, les toiles d'échafaudages flottantes comme des voiles de bateau, des drapeaux sur fond de ciel du soir rougi aux airs post-apocalyptique, un peu comme une veille de bataille épique dans les films. Elle n'en doute pas un seul instant , le combat est pour peu. Il va falloir qu'elle s'arrête de courir, se retourne et serre les poings et les dents pour l'impact.Elle désintègre tout autour d'elle pour nettoyer le terrain, tout lui est intolérable , pour rien au monde elle ne laissera à d'autres le loisir de tolérer ça à sa place. Elle bétonne ses sens pour les préparer à la déflagration ardente, Salit son âme d'avance pour liquider sa pitié , pas de quartiers ça va saigner.

The Glitch Mob - Animus Vox [x]  /  Neus - Blast Piano [x]