Citation

" La réalité c'est ce qui continue d'exister lorsque l'on cesse d'y croire"



Philip.K Dick







lundi 22 novembre 2010

The Mask

 Salut les enfants, on a un veritable problème d'identité en ce moment vous ne trouvez pas? Et je dis "On" oui, je fais pas seulement généralité de mon cas c'est le monde dans lequel nous tournons qui a ce reflet. On se voile la face HAHA ,mauvais jeux de mots? Non je crois pas regardez autour de vous, regardez les photos, dites moi combien d'amis dans votre entourage publient une photo de leur gueule pure sur internet? De leur gueule, oui je parle de leur gueule, la gueule qu'on a avec le nez trop grand, le bouton sur le front, le menton proéminent, les cernes dégueulasses, les cicatrices sur la peau, un oeil qui foire, LA PHOTO DOSSIER qui ne dévoile pourtant rien de plus que votre propre tronche. On préfère la photo retouchée , ou la bonne pose au bon moment, la mise en valeur pour se voir plus beau, ou plus belle que l'on est vraiment, parce qu'on ne s'affronte pas, on est lâche. D'autres diront que c'est une manière de créer l'illusion d'un monde un peu plus parfait, de le parfaire dans la mesure du possible, de sautez sur la moindre occasion d'embellir quoi que ce soit, même soi, surtout soi. Une sorte de compensassions en quelque sorte. Il y a aussi l'autre solution. Carrément cacher sa gueule. Se foutre un masque, un sac, un carton, trop de maquillage , des lunettes de soleil, un bonnet qui te bouffe la moitié de la tronche et l'autre moitié enfouie dans l'écharpe. Ça c'est pour supprimer son identité, on ne me voit pas je n'existe pas, je n'ai pas d'identité, je suis X au milieu d'autres X,  je ne fais que passer, je ne suis pas une identité remarquable, je suis une foule, un groupe, une idée, un métier, une action, un mouvement, une heure, une journée, une année, je suis ce qui m'entoure, et ce qui m'entoure c'est moi. Mais moi je n'existe pas. Ma personne importe peu , ce qui importe c'est ce que je produis, je suis ce que je fais.

PLAYLIST

Midfield General ft Robots In Disguise - On the Road (Fukkk offf remix) [Y]
Alex Metric - Deadly on a Mission (AutoKratz Remix)
Nina Persson ft Primary 1 - The Blues [Y]
LaClopeAuBec -Back in Box
LaClopeAuBec - Oroblam (Heroine Remix)
Air - Ash-Sync (Etienne de Crecy Remix) [Y]
Lenny Kravitz - Are You Gonna my way ( LaClopeAuBec Remix) [Y]
AA247 - Dance Area ( Mondkopf Remix)
Tenkah - Ocean [Y]
Stylo - Gorillaz ( Tenkah) / Alex Metric Version  [Y]
Midfield General - Disco Sirens  Tenkah version  / Justice Vs Soulwax Version
Walter Meego - Through a keyhole ( Le Castle Vania Remix) [Y]

Note: Tous masqués, DANGER, BLOODY,DEAD DISCO DRIVERS,DAFT PUNK,TOXIC AVENGER, CYBERPUNKERS,IRON TOYZ, TRUMPDISCO ,80KIDZ ET CRYSTAL CASTLES se planquent la tronche. C'est quoi le soucis? Mais qu'est ce qui peut bien pousser tout le monde à se masquer, se coller un autre visage, est-ce vraiment pour une basique raison esthétique, une sorte de mode? Le visage n'est donc plus à la mode.

                            

vendredi 19 novembre 2010

Minuit à Midi

C'est souvent comme ça en fin de soirée, tu confonds 7h du soir avec 7h du matin, te disant "mais au juste où est la différence dans les deux cas il fait nuit bordel". Quand tu te pointes à la boulangerie tu pars en disant "Au revoir bonne soirée" sous le regard semi étonné des autres clients, je dis bien semi, difficile de confondre ta tronche de gueule de bois avec une banale tête dans le cul du matin, difficile? Non tout à fait impossible , il suffit de regarder tes cheveux sales, l'odeur de tabac froid qui te suit comme un nuage , la voix arrachée qui tente de se frayer un passage dans ta gorge aussi délicatement que le côté vert d'une éponge, le maquillage coulant, sans oublier l'haleine chargée à bloc de vodka à en décaper les sens olfactifs.Mais le pire dans tout ça c'est que la soirée n'est pas finie. Avec ta tendance ivrogne tu démarres la matinée à coup de pur puisqu'il ne reste plus rien pour couper, plus rien d'autre à boire, et tu as soif. Et puis vient l'ultimatum, soit tu es suffisamment descendu pour décider de passer ton horloge interne de midi à minuit et entamer une nuit diurne, soit comme une conne tu te retrouves encore perchée , dans l'incapacité absolue de ,ne serait-ce que , poser ton crâne au plat ,de peur qu'il entreprenne de s'enfoncer dans le sol jusqu'à traverser la croûte terrestre. Oui ,ce sont des choses qui arrivent.

Tu prends alors ta douche 5 ou 6 fois dans la journée , ça ne sert à rien, tu te sens toujours aussi dégueulasse, moite , tiède, fumeux de l'intérieur, presque putride, tu te retrouves sacrément tenté d'avaler un cachet de javel effervescent à la place de l'aspirine. On te dit qu'il suffit de boire de l'eau et d'arrêter de fumer pendant la journée pour te sentir mieux. Toi, espèce de tête de merde,  au bar tu commandes une bière et enchaînes les cigarettes, t'encrassant plus encore les entrailles à chaque bouffée, mais t'es tellement amorphe aussi, sale petite loque, que fumer est la seule activité dont tu te sens encore capable, ça te donne l'air occupé, ça te donne quelque chose à faire et comme ça tu as un peu moins l'air de comater, les gens ne remarquent qu'a moitié ce qui est en train de se passer dans ton crâne. Tu prends un air fatigué de lendemain  de fête, donnant l'illusion d'une gentille gueule de bois, alors qu'en réalité bordel de merde, t'es toujours perché!Ça grouille à l'intérieur, ça bouillonne , ça fusionne,  ça tri, ça classe, des morceaux de souvenirs se baladent dans ton cerveau, à droite, à gauche, virevoltant, ne sachant pas encore dans quel tiroir se ranger fiction ou réalité?

Un hippopotame rose sur la voie du métro qui explose et éclabousse tout de jelly au goût de tagada provoquant une faim démentielle chez les passants qui se mettent à genoux pour lécher les rails et dévorer les entrailles du pauvre animal et tout ce qu'il a pu contaminer bloquant la ligne pendant 2h et te mettant sacrément en retard. Fiction.
Ta bague se transformant en visage de singe puis en tête de mort aux orbites traversées par des cordages qui te passent dans le dos et finissent par venir frôler ta gorge EUUUUUAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ........ RÉALITÉ RÉALITÉ, ça paraissait si vrai mais non.... FICTION!
Débarquer dans un Kebab, rouler une pelle à un parfait inconnu, s'entendre commander des calamars d'eau douce, et se retrouver avec une putain de tortilla fourrée avec du crabe, du kebab, des nuggets, et toutes les sauces possibles à la fois. S'endormir comme une merde 2h, se réveiller dans le même état suffisamment tôt pour que la soirée ne soit pas finie, Tu te lèves, attrapes la bouteille , la colle dans ta bouche , tes yeux mis clos te donne un air de bébé au biberon, tu ne lâches pas le goulot,mais ça n'est pas du lait le starter de la matinée, c'est de la VODKA. ROUND 2 c'est parti!
Tu sais ce que ça fait d'être à côté de ses pompes, le cerveau au ralenti, à tel point que quand tu trouves une bonne vanne, tu ne sais plus la lâcher et la décline sous toutes les formes possibles jusqu'à donner à ta victime une irrépressible envie de te flinguer. T'es tellement lessivé que les fous rires te tombent du ciel, tu plies ton ventre, te tords les tripes ,chiales par terre, t'étrangles, t'étouffes de rire.
En gros, tu vois le monde autrement.
Ouais j'ai vu le monde autrement, et dans la situation actuelle des choses je commence à redescendre. 6h du soir il était temps me direz vous.J'en suis au stade des questions existentielles , celles qui germent d'autant d'ivresse sont souvent un peu farfelues... m'enfin.

L'être humain a su trouver un moyen d'exploser ses sens en comblant presque tous ses trous mais il en reste un, ou plutôt deux qui ne sont pas exploités pour nous procurer un plaisir particulier ou une sensation intense. De la poudre par le nez, dans sa bouche on y fourre n'importe quoi depuis la fumée jusqu'à la nourriture hallucinogène en passant par l'alcool, on s'enfourche des bites pour parfois en récolter un orgasme ou du moins une jouissance, d'autres même vont jusqu'à prendre plaisir à se faire fourrer le cul alors bon, oui je passe dans le trash , mais faut bien dire les choses comme elles sont, ON SE BOUCHE LES TROUS POUR EXTASIER NOS SENS! Mais ce qui me semble curieux dans tout ça, c'est que personne n'ai jamais songé à se fourrer quelque chose dans les oreilles pour se défoncer. Je sais pas moi , des gouttes, un truc qui provoque de pures hallucinations auditives ou même aux effets à des endroits inattendus peu importe, on se bourre la gueule, le pif, le trou ,tout ce que vous voulez, mais nos récepteurs sonores sont vierges de toute insanité, mais pourquoi, POURQUOI?
Tenez moi au courant si jamais vous m'obtenez un scoop sur le sujet.


vendredi 12 novembre 2010

Ce soir j'écris.


Je ne sais pas si je saurais m'exprimer sur ce sujet un autre soir que celui là. Ce soir je suis à vif, je suis plus râpée que de l'emmental, faut reconnaître que je me suis bien décapée la gueule et le foi ces derniers jours , j'ai bien fait raquer mon corps c'est pour ça, au bout de 7 jours c'est la couche de la sensibilité que j'entame, elle est bien planquée celle là t'as vu, il me faut une semaine pour l'atteindre et il me suffira d'une nuit , une seule et unique, de repos, pour ne plus y avoir accès. Mais après je n'aurais plus les mots, ça ne sortira pas, ça restera là quelque part entre ma gorge et mes tripes, mon coeur et mes doigts puisque je ne serais pas assez épuisée pour tout lâcher. J'ai de sacrés remparts ouais,trop hauts à escalader tu risques de te rétamer méchant, trop épais pour les défoncer tu t'y éclaterais la gueule, tu t'y dévisagerais. Moi même je ne m'y risque pas alors qui pourrait prétendre y parvenir?

Ce soir je me sens puante de faiblesse, je me sens humaine, alors j'écris avec des mots humains, des mots d'une conasse de 21 ans qui a besoin de se torcher la gueule et de s'épuiser à bloc à coup de fêtes et de beuveries pendant une semaine jusqu'à se retrouver sur l'os de ses genoux pour voir ce qu'elle a à ses pieds et effleurer sa sensibilité. Ça y est je la tiens entre les doigts ce soir, je ne la laisserais pas s'échapper, ça se fait toujours la malle ces choses là: les émotions. Alors je les menotte ,je les crochète , les plaque au sol avec des mots, oui je les nomme, pour mieux les saisir, tenter de les maîtriser et qu'est ce que ça peut être humain ça, de nommer les choses pour y appliquer une sorte de pouvoir ,on nomme ce qui ne s'explique pas pour éviter d'avoir la trouille d'être possédé par ce que l'on ne comprend pas, ces choses qui n'ont pas de noms on les a appelé religion.Moi je n'ai pas de religion, c'est peut être pour ça que je suis paumée, parce que je laisse ce chaos innommé.Qu'est ce que j'en fais?

Elle vit à 100 à l'heure, elle a même oublié l'existence du mot "s'arrêter", elle n'est jamais rassasiée,elle n'en a jamais assez, rien ne lui suffit. Elle s'enivre tous les soirs, change de mec dans son lit comme de culotte le matin, ne s'attache à rien de peur d'être retenue, ou ralentie, elle court, elle court vite , très vite pour ne pas être rattrapée, elle ne vit pas bon sang ,elle fuit.Elle boit son café brûlant et s'ébouillante dans son bain, elle n'a pas la patience d'attendre cette fille là alors elle n'attend pas, elle n'attend rien, elle n'attend personne. Il faut lui courir après , toujours la rattraper, mais les gens ne s'emmerde pas avec ce genre de cas, alors elle les plante là tous un par un puisqu'ils ne sont pas foutus de comprendre qu'il lui est impossible de s'arrêter  qu'elle court à s'essouffler, à s'étouffer, elle se décape les poumons jusqu'au goût de sang sec et froid dans la gorge à force de s'arracher de l'air qui vient de moins en moins, elle se déchire les muscles , tire sa peau trop étroite à tel point que parfois le matin elle a l'impression qu'elle se décollerait bien de son visage.

Elle avance vous me direz, mais moi je vous dis un peu trop, comme un enfant qui grandit trop vite et butte avec ses pieds trop grands.Elle ne maîtrise pas plus ce qu'elle vit qu'un nouveau né ne maîtriserait ta ps3. Elle finit par ne plus comprendre et bousculer tout sur son passage, elle envoi tout valdinguer sur le bas côté sans même s'excuser. Qui l'entendrait? Elle ne prend plus même la peine d'esquiver ou de contourner , pas le temps pour ça, PAS LE TEMPS POUR ÇA. Elle fonce dans le tas, se prend pour un rugbyman sans en avoir la carrure tant pis pour l'usure.

Parce que putain, c'est beau l'usure, un corps décharné, une âme rouillée, un cerveau lacéré, des os rongés, c'est fascinant l'usé. Moi j'y vois tout, un peu comme dans un vieux grenier poussiéreux blindé jusqu'à la toiture, on y a tellement plus à voir que dans un carré déco Ikea vous n'êtes pas d'accord avec moi? Est ce que j'ai tort? Je ne crois pas.J'ai toujours aimé le foutoir, le bordel, parce que putain j'y vois la vie.

Mais ça court plus vite qu'elle , ça la rattrape. Elle fume sa clope à la fenêtre, les toiles d'échafaudages flottantes comme des voiles de bateau, des drapeaux sur fond de ciel du soir rougi aux airs post-apocalyptique, un peu comme une veille de bataille épique dans les films. Elle n'en doute pas un seul instant , le combat est pour peu. Il va falloir qu'elle s'arrête de courir, se retourne et serre les poings et les dents pour l'impact.Elle désintègre tout autour d'elle pour nettoyer le terrain, tout lui est intolérable , pour rien au monde elle ne laissera à d'autres le loisir de tolérer ça à sa place. Elle bétonne ses sens pour les préparer à la déflagration ardente, Salit son âme d'avance pour liquider sa pitié , pas de quartiers ça va saigner.

The Glitch Mob - Animus Vox [x]  /  Neus - Blast Piano [x]

jeudi 11 novembre 2010

Le monstre.


Je suis la pire égoïste que la terre est enfanté, puisque je ne me fiche pas seulement de la moindre de vos vies, mais plus que tout de la mienne. Je suis l'individualiste par excellence, j'en ai poussé la définition jusqu'au tréfond de mon être, si être il y a car ne devrait-on pas parler de monstre dans mon cas?
J'ai introduit de la pourriture dans mon corps, decarchérisez moi, javélisez moi, javélisez moi désinfectez moi, Ces mots sont comme du pue qui suinterait par toutes mes pores, du mollard , du raclement de gorge, je ne suis pas là pour vous faire rêver, je ne l'est jamais été, c'est quelque chose que je ne sais pas faire. Moi je vois du beau dans les choses laides, je ne sais pas ce qui fonctionne pas chez moi, que peut on faire de moi?  Mes parents n'ont pas du oublier de cocher la case Imbécillité infinie sur mon certificat de naissance, c'est triste, c'est gravé en moi maintenant. Vous avez du calcium dans vos os? Moi j'ai de L'idiotie congénitale, de la hargne injustifiée, de la rage déraisonnée, de la folie , du bourbier. DE LA MERDE QUOI! Oui c'est ça de la merde, exactement, la chose immonde et répugnante qu'on évite sur le trottoir, qui suscite les moqueries ou le dégoût une fois collée à votre godasse, je ne peux pas m'empêcher d'interférer avec vos vies, je suis une sorte de vers qui vient vous les pourrir et les gâter, vous creusant des tunnels dans le crâne comme dans une pomme.Je suis une sombre conne.

vendredi 5 novembre 2010

Je ne suis pas d'accord avec mon corps.


Ceci est mon corps

Je ne suis pas d'accord avec mon corps. C'est triste de devoir lui faire des concessions, en somme il m'est absolument impossible d'être concrètement égoïste, je dois cohabiter de force avec cette entité étrangère qui s'oppose à mes envies comme un autre ,quelqu'un d'autre, une autre personne. C'est la guerre civile. Il m'est inconcevable de me considérer comme un tout, quelque chose d'entier. Mon corps et mon esprit sont dissociables puisque le premier ne cesse de me rappeler à l'ordre comme un gosse capricieux, un parent autoritaire, une sorte de monarque qui prend des décisions irrévocables sans même me concerter, qui décide de mes capacités, me limite. Je hais les limites. La limite c'est la contradiction même de la liberté, une barrière, une impasse. Je ne suis pas libre. Ma barrière, ma prison, mon ennemi numéro 1 c'est d'abord mon propre corps. Merde.

Je n'ai jamais été le genre de personne qui calcule son poids toutes les semaines entretenant une trouille bleue de prendre le moindre kilo pour mieux correspondre aux critères esthétiques imposés par le monde qui nous entoure. Non, j'ai plutôt été le genre de personne qui se regarde vaguement dans le miroir le matin en soupirant très longuement , je me regarde, je ne me vois pas. J'entretiens l'espoir qu'un jour je me réveillerais comme par magie en ayant une gueule plus plaisante, en attendant je me maquille pour éviter de faire subir à autrui ce que je subis tous les jours de ma vie:  ma gueule. Dans le meilleur des cas je m'indiffère, ces jours là je ne prends même pas la peine de me maquiller , jme contrefiche de ma tronche qui selon moi alors ne me paraît ni assez horrible pour effrayer les gens , ni assez chargée de beauté ou de charme pour me faire remarquer.

Il en est de même avec mon corps et c'est pour cette unique raison que le sens du mot "pudique" m'est absolument inconnu. Mon corps m'indiffère totalement. C'est un corps, un amas de chair ,de peau, de graisse et de muscles sur des os, voilà tout. Mes seins? Mon cul? Ne faites pas les hypocrites avec moi, vous en voyez partout aujourd'hui, dans les journaux, à la Tv, sur les arrêts de bus, à la plage.Alors pourquoi devrais-je agir comme si les miens susciteraient un intérêt particulier? Je ne suis pas suffisamment imbue de moi même pour ça désolée. Je pense que mon corps n'est ni assez répugnant pour vous susciter du dégoût , ni assez bien foutu pour vous faire envie. J'ai donc cette liberté inouïe de pouvoir afficher mon corps sans timidité, sans autre complexe que mon je m'enfoutisme permanent.

Il y a quelques mois de ça j'avais joué avec cette entité étrangère appelée corps ( le mot devient répétitif) j'avais essayé de le modeler de plusieurs manières possibles, un peu comme un enfant cherche a donner une forme concrète à une boule de pâte à modeler playdoh . Moi j'essayais de lui donner une forme qui me conviendrait ce qu'on appelle communément... chercher à se sentir bien dans sa peau ce qui habituellement sous entend "complexe" mais ce mot là non plus, je ne le connais pas vraiment.

 J'avais d'abord voulu faire mon originale, ma fille marrante tiens! Il y a des gens qui maigrissent volontairement, mais qui grossit spontanément? Que ce soit dans l'anorexie ou l'obésité, la prise de poids est loin d'être adulée. Et bien j'avais décidé de devenir spontanément obèse. Question d'originalité. Jme disais qu'en étant gonflée de partout au moins jme taperais des barres en me regardant dans la glace. Jme ferais marrer. C'est bien ça. Un corps qui vous fait rire. Résultat? En 1 mois je me suis tellement écoeurée de la bouffe que je n'avais plus faim et ai fini par considérablement maigrir. Ouais rien ne se passe jamais comme prévu, c'est pénible , je ne parviens jamais au projet initial!

Et puis j'avais essayé d'adapter mon corps à mon esprit, de le pousser à bout pour qu'il n'ai d'autres choix que de prendre la forme de ce que j'avais dans le crâne. 5 jours d'acharnements où j'étais restée enfermée en ne me nourrissant exclusivement que de café et de tabac, m'acharnant sur le stylo, le papier, les touches de clavier, de synthé, sans dormir, sans me nourrir, sans même me laver. Mon corps ne m'avait alors jamais autant fasciné. Je crois qu'alors je l'aimais.J'avais les mains veineuses , les os saillants, l'oeil cerné. Tout me servait de cendrier, j'aurais pu passer ma vie entière de cette manière , enfermée, à l'abri , l'odeur familière du tabac, la tiédeur collante sur ma peau, l'odeur de renfermé que je ne percevais même pas , un peu comme un doudou d'enfant. Ça a quelque chose de terriblement rassurant d'être un déchet, d'être animé par une fièvre qu'on ne transpire qu'en créant quelque chose, aliénée par de la musique, évacuer, évacuer, je me lavais de cette manière.Façonner son corps,éclater ses limites, voir jusqu'où l'esprit triomphe sur le corps, expulser l'horreur, la modeler, lui donner une forme, un nom, une note, une mélodie, des mots, la composer comme on compose un bouquet de fleur. Se modifier, adapter son corps à son esprit , l'os fascine, la veine subjugue. Mes yeux étaient tournés à l'intérieur de mon corps, je ne voyais que moi, rien d'autre, je m'apprenais, me décalquais, m'imprimais , changeais, modifiais comme je l'entendais. J'étais un objet, un clavier, un ordinateur, quelque chose d'utile et je m'utilisais. L'épuisement vous laisse tout ouvrir, le moindre de vos sens est en explosion en permanence, comme si vous vous retrouviez nu dans la neige. Je me visitais à souhait, j'explorais la moindre de mes sensations comme dans un lieu étranger fascinant et je m'épuisais encore et encore, m'imaginant que plus je m'approcherais de l'effondrement plus j'aurais de choses à voir encore et encore. Je cherchais la moindre de mes failles pour l'exploiter comme on creuse le sol pour le pétrole jusqu'à ce que le puit soit épuisé. Je me creusais ,me dévastais, me modelais pour mieux m'adapter à la nuit permanente, l'insomnie, l'acharnement. Mon corps prenais la forme de ma vie , j'en étais ravie. Je ne tiens pas à préciser pour quelles raisons ma vie avait cette forme là. Dites vous que c'était à la fois honteusement pitoyable et à la fois déraisonnablement douloureux.

Le monde extérieur m'angoissait, je n'y étais plus à l'aise je ne m'y sentais plus à ma place et je n'avais de toute manière aucune raison de sortir.
Quelques semaines plus tard je prenais la décision radicale de déménager partir loin et ne plus jamais revenir. En irlande le premier mois j'étais inconsistante, inexistante. Allez savoir pourquoi ,après ça. Finalement je suis rentrée, je suis moins acharnée mais dans le fond rien n'a vraiment changé,

 Je suis une machine et je m'exploite.

Sweat Baby, Sweat Baby, Sex is a texas Draught....


(Vous vous souvenez de la dernière pochette d'album de Vitalic? Jm'en suis assez inspirée en fait pour faire cette photo ci, j'ai joué avec de l'eau pas de la fumée cette fois ci, on perçoit légèrement les bords de la baignoire, des remous aquatiques, Et j'aime cette rupture entre la perfection linéaire et l'incontrôlable lâché d'eau asymétrique. Ce foutu contraste je le comprend tellement bon sang. )

Ça ne vient pas.
C'est comme rester accroupie la tête dans les chiottes avec une saloperie d'envie de vomir, et cette gerbe qui ne vient pas. On a tous vécu ça que ce soit de cuite ou de gastro vous savez de quoi je parle, ce genre de merde ça ne s'oublie pas. Putain le bonheur ne me suffit pas! Je m'emmerde, le bonheur m'emmerde, pourquoi ais-je tellement envie de le fuir, de quoi ais-je peur bon sang? Sans doute que les choses s'arrêtent, que les choses soient bien comme elles sont sans véritable raison. Ça revient, cette envie de tout foutre sans dessus dessous, cette envie de chaos, d'horreur, de m'accrocher au parquet à chialer mes tripes, peut être que ça soulagerait, mais pour ça il ne suffit pas de deux doigts dans la gorge. C'est mon insensibilité qui me rend aussi timbrée, mon indifférence, mon "je m'enfoutisme", vous ne pouvez même pas être triste pour moi, puisque je ne suis pas triste. Je nage dans le bonheur, j'ai une vie pleine, animée, organisée, aucun emmerde à l'horizon.Putain donnez moi une raison d'en avoir quelque chose à foutre ça me tue d'être heureuse. Le bonheur ne me suffit pas.Le bonheur ne me suffit pas. Mais qu'est ce qui me suffira putain? J'ai faim, j'ai faim de vie, de liberté, j'en peux plus du bonheur raplapla, ça ne me satisfait pas. Putain je veux des claques dans la gueule, du déchirement, de l'extase , du chaos, de la folie, sortez moi de là, sortez moi de là, faites moi hurler! Qu'est ce que j'en ai a foutre de la perfection, de l'organisation, je ne veux pas être rassurée moi , je veux avoir peur!! Je veux avoir les boules à zéro, les jetons, le frisson sur la peau, le coeur qui remonte à la gorge et le souffle en suspension , jveux pas de votre assurance vie, je veux vivre d'impulsion, pas de planification. C'est l'alarme alarmante , celle qui t'éclate les tympans dans un silence assourdissant prête à te faire dégueuler ta trouille mais te laissant là sur le trottoir à assumer quelque chose qui ne se crache pas.

Playlist
Ne battez pas le rythme avec vos pieds, vos mains ou votre tête,
faites le avec chacune de vos veines, chacun de vos nerfs.


# The Bloodhound Gang - Bad Touch







Post Scriptum:

Pitié faites quelque chose avec la Radio, les playlist de 15 pauvres chansons passées en boucle pendant 24h il y a de quoi se flinguer, et puis quand elles n'ont plus rien à caser, les chaînes vous ressortent des vieux nanards d'il y a 3 siècles alors que putain il y des millions de musiques sur terre qui ne demandent qu'a être écoutées. Les musiques connues se définissent par elles mêmes, elles sont connues. ON LES CONNAÎT! Alors que des sons inconnus il y en a en vrac, nom d'un chien faites quelque chose, à partir du moment ou vous sifflotez les airs des 3/4 des musiques qui passent c'est qu'il y a un soucis, c'est du rabâchage, du formatage de cerveau je sais pas, ils essaient de nous introduire quoi dans le crâne à nous foutre ces merdes dans la tête à l'entonnoir?