Il n'y a pas de mort sans vie. Pour mourir, il faut vivre. Moi qui vis je meurs donc aussi. Nous n'existons que pour mieux disparaître et ma respiration est un répis. Nous naissons pour mourir. Je ne spleen pas non, qui me dira le contraire. Notre père qui êtes aux cieux nous ne sommes pas éternels. Nous commençons pour finir et cette fin ne finira pas,jamais, elle est pour toujours. Notre fin est infinie. La fin n'en finit pas, elle n'en finira jamais, c'est un fait. Nous ne ressusciterons pas, nos os moisiront dans la terre et nos entrailles nourriront les vers, et de notre cerveau qui sait, peut être poussera t-il un arbre? Nous sommes outils parmi les outils, nous avons notre rôle sur cette terre comme les mouches ont le leur. Beaucoup naissent, beaucoup meurent, mais pourquoi si peu de gens vivent entre deux? Ils justifient leur existence par l'oxygène qu'ils aspirent et la nourriture qu'ils digèrent. Trop de gens suivent le rythme de "Je vais aux chiottes donc je vis". C'est triste. Je suis triste pour eux.
Moi je vis. Je vis terriblement. Je me sens terriblement en vie. Et c'est douloureux la vie. Elle n'est ni douce ni brutale, elle n'est qu'elle même. Et pourtant parfois elle mord profondément pour vous rappeler qu'il faut être en vie. Elle vous botte le cul. BOUGES TOI BOUGES TOI VIS VIS. Vous colle des claques, des coups de poings à l'estomac, vous colle les côtes dans un étaux, et le cerveau aussi, vous presse les yeux comme des citrons,vous fait arquer le dos sur le sol, la peau tendue sur les muscles, elle vous tord les tripes, elle vous frappe en pleine gueule. Quand quelqu'un tombe dans les pommes on le gifle. C'est pour vous réveiller. Alors qui pourra bien me reprocher de vouloir jouir tous les jours de ma vie? Qui me reprochera de vouloir carburer au grandiose et non à l'ennui? Rien ne me suffit. Rien ne me suffit. J'ai une soif inassouvissable, une faim pantagruélique de vie, et le frigo est vide, je dois aller faire les courses.