Je me suis résolue, il y a peu ,à me calmer, un peu.
C'est vrai quoi, au bout de deux mois d'hyperactivité, travail de jour, fête de nuit, 2,3h de sommeil et c'est reparti, on se demandait tous comment je pouvais tenir. Alors voilà un malheureux rhume qui débarque et mon système n'a plus suffisamment d'énergie pour le parer,et ça, bien sûr, je n'y avait pas pensé ,jme prenais pour une machine, un putain de pc, je n'avais pas songé un seul instant que mon corps, lui aussi ce con, pouvait beuger, planter, que mon anti-virus pouvait se périmer. Alors il faut RESTART, je dois faire mes mises à jour, mon nettoyage de disque dur, j'ai surchauffé, j'ai beugé,j'ai planté.
Mais maintenant j'ai la crève, quand j'éternue je suis à la limite de me retrouvée expédiée par terre, je passe mon temps à me moucher comme une porc, à tousser avec des bruits profonds de gorges écoeurants, et jme retrouve les yeux larmoyants, le nez gonflé qui coule sans me demander mon avis, les yeux rougis, un coup de fièvre par ci par là, un ptit vertige, poum, par terre.C'est marrant d'ailleurs j'ai remarqué que quand j'ai la crève j'ai la même tronche que quand je suis défonçée, le sourire en moins bien évidemment. J'ai jamais autant aimé mon lit et je ne l'ai jamais autant hais à la fois.C'est pénible de se retrouver dans cet état larvaire. Incapable de prendre sur soi, ça n'est plus du combat mental c'est du combat physique, jsuis pas très douée pour ça. Je m'ennuie , putain qu'est ce que je m'ennuie. Je suis malade et je m'ennuie.
L'ennui.
Quelle belle ordure celui là!
D'abord tu te réveilles le matin dans un état de non-vie considérable. Non pas parce que tu as trop dormi, et encore moins parce que tu n'as pas dormi, mais mal dormi, pas assez crevé pour t'assoupir, jute assez pour t'allonger, dormir, te réveiller, dormir, te réveiller, dormir, jusqu'à ce que l'heure te semble convenable pour te lever définitivement.Tu accordes énormément d'importance au petit déjeuner, comme au moindre repas d'ailleurs, qui te donne une excuse excusable pour te goinfrer, puisque ça prend du temps ça, de s'empiffrer, ça comble la journée, les repas représentent d'ailleurs l'activité principale des 24h, la plus censée, ils sectionnent la journée de manière à te situer à peu prés dans l'espace temps, de savoir combien de temps il te reste à attendre avant de pouvoir aller te recoucher.
Tu accumules un nombre de pause thé/clope considérable, pas de café non, déjà que tu galères à fermer un oeil la nuit. . Ta médiathèque se voit doublée voire triplée, dans mon cas multipliée par 10. Ta culture cinématographique devient presque inégalable, tu développe un nombre cosmique d'activités intellectuelles , tu ne lis pas, tu dévores les bouquins qui te procurent une vie trépidante que tu n'as pas. Tu penses beaucoup, tu refais le monde pendant tes pauses clopes, t'interrogeant sur des sujets tels que le pourquoi du comment ce brin d'herbe balance sous le vent , ou plus profond encore: les mouches ont elles une âme? Ton visage n'as pour la plupart du temps aucune expression , puisque rien ne te réjouis particulièrement ni ne te révolte , tu te fiches pas mal de tout, l'ennui comble tout, ça te nourrit, te rassasie, autant que la maladie.
Je pense que vous vous en doutiez, JE HAIS ETRE MALADE! Puisque je me voit obligée de faire une pause, de m'arrêter, de me soigner, incapable de sortir ,de rester éveillée, comme plaquée au sol en plein élan,c'est horrible! J'ai l'impression d'être violée! J'deviens dingue! Tout ne devient qu'habitude, jme fais envahir par tout ce que j'évite à tout prix! J'ai l'impression de moisir, que mon existence s'efface, C'est insupportable cette fièvre qui ne se transpire pas, de chercher une position qui soulage sans la trouver, J'étouffe ou que je sois maintenant ça me met hors de moi. L'automatisme , le mécanisme, l'organisation, ça me rend folle cette vie de salle d'attente, où les jours sont trop longs et les nuits trop courtes. ça m'insupporte cette neige , trop réelle pour être belle, oui trop réelle pour être belle, je hais la neige, du plus profond de mon être, de mes tripes, depuis la moindre goutte de sang de mes veines, jusqu' à ma plus petite pore, je la hais, je la hais, je la hais.